Un artiste n’est pas seulement un créatif : si vous voulez vivre de votre art, vous devez professionnaliser votre démarche pour gagner en crédibilité, en notoriété et en visibilité.
Oubliez les histoires d’artistes maudits, isolés dans leurs ateliers, et repérés par « hasard » par un éminent mécène. Cela peut arriver (restons positifs !), mais c’est rare. Beaucoup trop rare pour rester les bras croisés en attendant qu’une telle chose vous arrive.
Voici quelques conseils pour vous aider à sortir de l’ombre pour vendre vos œuvres d’art :
Apprenez à parler de vous et de votre travail
Savez-vous présenter votre parcours en quelques mots (ou en quelques lignes) ? Décrire votre démarche artistique ? Présenter les spécificités de votre travail ? Quel est votre Pourquoi ?
En tant qu’artiste, vous êtes forcément unique.
Vous avez suivi une trajectoire qui vous est propre, réalisant des choix parfois audacieux et quelques erreurs. Votre travail se caractérise par un style singulier et, peut-être, un message à faire passer. Il y a aussi tout ce qui vous anime, vos fêlures et vos forces, vos motivations pour utiliser tel ou tel support à votre créativité, les talents qui vous ont influencé, vos messages à faire passer etc.
Exercez-vous à définir votre travail artistique afin de :
- être capable de « réseauter » : vous ne serez plus pris au dépourvu quand on vous interroge sur ce que vous faites ;
- créer du lien avec vos futurs clients ;
- affiner votre recherche de clients et votre communication.
Identifiez votre client.e idéal.e
Il est impossible de plaire à tout le monde. Vous devez connaitre les caractéristiques de votre audience cible.
Il s’agit à chaque fois de décrire en quelques mots votre client idéal. Dans le jargon du marketing, on parle de « persona ». Concrètement, il s’agit d’imaginer un personnage qui va présenter certaines caractéristiques sociales (genre, âge, CSP, loisirs, etc.) et psychologiques (sa personnalité, ce qu’il aime/n’aime pas faire, ses peurs/craintes, ses causes, ce qui l’anime…). Vous pouvez même lui donner un nom fictif.
Chaque artiste aura des « personas » différents, puisqu’ils seront créés en fonction des particularités de leur art. Par exemple, imaginons un artiste peintre abstrait réalisant des toiles colorées. Une de ses personas pourrait être Jean-Marc, 53 ans, Parisien, cadre dans l’immobilier, amateur de sorties au théâtre et au musée, sensible à la déco, au design et aux beaux objets.
Pour vous aider, vous pouvez essayer de dégager des caractéristiques communes parmi vos premiers clients. Au départ, vous vendez souvent à votre cercle proche, mais ce n’est pas une base pour connaitre votre persona, car,souvent, les sentiments entrent en jeu. Mais dès que vous vendez à un cercle plus élargi ou à des inconnus, vous pouvez tirer un portrait robot de votre persona. N’hésitez pas à également utiliser les réseaux sociaux pour encore mieux le connaître (quelles pages aime-t-il, quel vocabulaire utilise-t-il…).
Préparer vos personas est très utile pour :
- éviter de vous éparpiller, sans savoir vraiment qui viser en priorité ;
- élaborer vos supports de communication : il est beaucoup plus facile d’être inspiré et créatif quand on s’adresse à une personne/un groupe de personnes plutôt qu’à une entité abstraite (« les clients ») ;
- personnaliser et adapter vos emails en fonction de votre marché cible et du besoin auquel vous répondez.
- trouver des partenariats qui partagent le même persona que vous
Respectez vos obligations légales
Le certificat d’authenticité
Il n’est pas obligatoire, mais il rassure les clients quant à l’authenticité de l’œuvre vendue (surtout sur Internet). Ce document reflète aussi votre image en tant qu’artiste. Sa présentation doit être soignée et il doit inclure certains éléments tels que la photo de l’œuvre, son titre, son format, la technique utilisée, la date de réalisation, le nom de l’artiste et sa signature.
Les obligations juridiques et fiscales
Qu’on se le dise : un artiste « amateur » ne vend pas ses œuvres. Il pratique son activité à titre de loisir, pour lui, peu importe son talent.
Dès que vous vendez une toile, une sculpture ou une photographie, vous n’êtes plus un « amateur » d’un point de vue fiscal et juridique. Même si vous le faites en dilettante, sans vouloir en faire votre métier.
Vous devez donc vous déclarer. Toutes les informations sont présentes sur le site de la maison des artistes ou de l’URSSAF du Limousin.
Exploitez tout le potentiel des possibilités pour vendre
Participer à des salons, à des marchés spécialisés, ou à des expositions collectives est un bon début pour se faire connaître. Mais c’est aussi coûteux : il faut payer le stand, le déplacement, l’hébergement, les repas, etc.
En parallèle, prospectez les galeries d’art ou des lieux prestigieux (hôtels, etc.) : plus les établissements sont renommés, plus la sélection est drastique. Vous devrez donc vous armer de patience avant de voir vos projets d’exposition individuelle aboutir.
Enfin, vous avez à portée de main une multitude d’outils pour vous faire connaître et vendre en ligne ou en physique :
- Votre site web (en travaillant en parallèle votre référencement) ;
- Les réseaux sociaux ;
- Les publicités en ligne (par exemple sur Facebook) ;
- Les emails
- Les plateformes : Saatchi art, ARTactif, Artmajeur, KAZoART, Gallea…
- Les partenariats pour expos
- Les partenariats pour partage de réseaux
- Les ventes aux enchères
- Les produits dérivés (redbubble.com, artsy.net…)
- La presse pour couvrir vos évènements
- Les journées portes ouvertes de votre atelier
- …
Pensez à aborder chacun d’entre eux de façon professionnelle, en proposant de jolis visuels (des outils comme Canva peuvent vous aider) et un discours professionnel.