Les artistes sont-ils vraiment des adeptes de la solitude ?

On a tous en tête le cliché de l’artiste qui vit reclus dans son atelier, loin des agitations de la société, afin de réussir à donner vie aux idées cachées au plus profond de son âme.

Une solitude voulue et désirée, car créatrice.

À condition de ne pas devenir trop envahissante ! En effet, trop souvent, cet isolement dépasse le stade de la simple recherche de calme pour devenir subi, oppressant et destructeur. Car pour exister et s’épanouir, les artistes ont aussi besoin de reconnaissance sociale et professionnelle.

Si vous envisagez d’exercer ce métier, ou si vous vous êtes déjà lancé, voici ce qu’il faut savoir pour ne surtout pas vous décourager.

Chaque artiste doit pouvoir choisir « sa » solitude

« Artiste » est un terme un peu fourre-tout qui cache une grande diversité de disciplines (peinture, sculpture, dessin, illustration, photographie…) et surtout de personnalités. Chaque artiste est unique avec son caractère, son parcours, ses failles et ses aspirations.

Il n’y a donc pas une seule façon de vivre sa solitude.

Certains auront besoin de longues plages d’isolement pour créer, allant parfois jusqu’à faire de leur solitude un véritable mode de vie. C’est notamment le cas de Yayoi Kusama ou de Donatello.

D’autres se nourriront du contact avec les autres pour trouver l’inspiration, travailler, et trouver leur équilibre. Albert Camus écrivait notamment : « Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n’ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S’il m’est nécessaire au contraire, c’est qu’il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. »

À vous d’écrire votre propre histoire, de définir vos attentes.

D’ailleurs, il ne faut pas confondre « calme » et « isolement ».  Créer dans la tranquillité d’un atelier, prendre le temps de laisser jaillir l’inspiration, de tâtonner, de recommencer, de peaufiner un détail est une chance formidable et le plus souvent une nécessité. Tant qu’elle n’est pas vécue comme une contrainte.

L’ « artiste maudit » ou le piège de l’isolement

Qu’on se le dise : le talent ne suffit pas pour réussir à se faire connaître sur le marché de l’art.

Il faut aussi savoir se faire connaître, en adoptant une démarche professionnelle. Vous allez donc devoir réaliser un book, être présent en ligne, participer à des événements artistiques, nouer des partenariats, décrocher des financements, vous construire un réseau… Autant de savoir-faire et de connaissances qui ne sont pas innés !

Pourtant, si vous n’actionnez pas les bons leviers, il vous sera très difficile de percer.

Pour vendre vos œuvres, vous avez besoin de visibilité, de notoriété et de crédibilité. Or sans ventes, vous aurez des difficultés à exister en tant qu’artiste.

D’abord parce que créer est à la fois un acte personnel mais aussi un message adressé aux autres. Trouver son public est porteur, réconfortant, et stimulant. Donner à voir l’invisible et sentir que son œuvre a été comprise est un sentiment incroyablement galvanisant. C’est aussi cette reconnaissance qui vous aidera à aller encore plus loin, à prendre des risques et à sortir ce que vous avez « dans les tripes ».

Ensuite, il y a une autre réalité, souvent taboue car plus pragmatique : les artistes doivent gagner des revenus grâce à leur art, car leur vocation n’est pas un simple loisir.  Pour travailler, évoluer et créer, il faut du temps, du matériel, un local… ce qui suppose un réel investissement. Sans compter qu’il y a aussi les factures à payer : le loyer, l’électricité, les repas, etc.

Vivre dans la précarité ou devoir trouver un emploi « alimentaire » est un pis-aller qui génère beaucoup de frustrations, de stress et d’idées noires. Ces dernières vont d’ailleurs avoir tendance à se multiplier dans un contexte de solitude, parfois jusqu’à générer de l’angoisse et de l’anxiété.

Un cercle vicieux se met alors en place. En effet, cet état de tension permanent peut étouffer votre créativité, ce qui va encore plus impacter votre moral.

La puissance du collectif

Contrairement aux idées reçues, la solitude de l’artiste dans son atelier n’est pas une fatalité ! Pour trouver des réponses à vos questions, partager votre ressenti, bénéficier de l’expérience et des bons plans des autres ou se former, il y a un bon réflexe à adopter : se tourner vers les communautés d’artistes.

À l’image du Collectif  By Hang’Art, qui fédère des talents d’aujourd’hui et de demain, des experts du monde de l’art (mais pas que !) et des ressources pour aider les artistes visuels à (mieux) vivre de leur art.